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Fiches de lectures et chroniques azimutées...des histoires de livres !

L'amour est une maladie ordinaire - françois Szabowski

L'amour est une maladie ordinaire - françois Szabowski

Elle court, elle court, la maladie d'amour, 
Dans le cœur des enfants de sept à soixante-dix-sept ans. 
Elle chante, elle chante, la rivière insolente […]

M. Sardou

 

Si vous souffrez de nosophobie, ne lisez pas le livre de François Szabowski !

Si vous connaissez par cœur les paroles de la chanson de Sardou, oubliez-les !

Parce que vous serez contaminés, et que vous allez courir, et bien plus que vous ne l’imaginiez !

Le postulat de départ met en scène un homme tellement amoureux de la femme de sa vie qu’il préfère laisser croire à sa mort plutôt que de laisser leur histoire devenir banale, engoncée dans la routine et les habitudes.  

François aime Marie, Marie aime François, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais cette passion ne doit pas devenir ordinaire, et pour lui conserver cet état de grâce et de perfection, François disparaît de la vie de Marie en se faisant passer pour mort.

Commence alors un trail urbain dont Szabowski maîtrise chaque étape, du fractionné de haut niveau avant la ligne d’arrivée qu’aucune cloche ne vous aura signalée et que je me garderai bien de vous indiquer.

Désormais officiellement décédé et laissant Marie inconsolable mais avec le souvenir intact de leur amour parfait, François ressuscite dans un nouveau quartier de Paris après une mue qui le rend méconnaissable, aidé de son complice Didier, sorte de faire-valoir d’autant plus commode qu’il souffre d’amnésie.

Dépouillé un temps du mythe de l’homme-idéal, François ne peut cependant pas lutter contre sa nature d’amoureux, rencontre d’autres femmes, et multiplie les morts et les résurrections auprès de ses nouvelles conquêtes, auxquelles il laisse ses cendres pour mieux en renaître dans un nouvel exosquelette plus farfelu que le précédent. Tout se complique quand François devient invisible, sorte de Garou-Garou deux-point-zéro que seul Didier, lui-même en quête de son être, peut voir.

Le sprint final risque fort d’être douloureux…

Loin de la passion délicieuse mais condamnée de Colin et Chloé, le roman de Szabowski flirte avec l’univers loufoque de Vian, avec la truculence d’un Marcel Aymé qui raconterait un conte pour adultes pas sages, empruntant à Prévert son goût du fantastique pour servir un Passe-Muraille contemporain où les seules restrictions seraient celles que la réalité impose aux idéalistes.

Et à force de traverser les murs, il se pourrait bien que la dernière issue ne soit verrouillée sans que vous n’ayez jamais trouvé où la clé était cachée…

 

[…] Puisque notre amour ne peut vivre 
Mieux vaut en refermer le livre 
Et plutôt que de le brûler 
Mourir d'aimer […]

Charles Aznavour
 

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B
un angle très intéressant sur l'amour
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