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Fiches de lectures et chroniques azimutées...des histoires de livres !

Notre désir - Carolin Emcke

Carolin Emcke est allemande.

Carolin Emcke est journaliste.

Carolin Emcke est philosophe.

Carolin Emcke est lesbienne.

Quel qualificatif devrait-on mettre en avant pour définir Carolin Emcke ?

Dans quelle case faut-il la « ranger » ?

Aucune, toutes.

Carolin Emcke est.

Elle est liberté, elle est parole, elle est réflexion, question, révolte, combat.

Carolin Emcke ne fait pas de prosélytisme, elle milite pour le droit d’être qui elle veut, qui elle est, sans que quiconque ne lui impose une étiquette qu’elle n’aurait pas choisi d’arborer de son propre chef.

Dans cet essai, qui se lit comme un roman, Carolin interroge notre rapport à l’autre, aux autres, par le prisme de son histoire.

La construction de l’être, l’adolescence et ses rites initiatiques, l’Allemagne lourde de ses casseroles nationalistes, les cantates de Bach et la musique de Chostakovitch, Carolin Emcke nous ouvre son journal intime, affirme son désir et questionne.

Grande reporter et philosophe, son témoignage nous révèle les contours bien incertains des normes dans lesquelles il faudrait toujours tout classer, tout ordonner.

Parce que s'est rassurant ? pratique ?

Réducteur surtout ! Et parfois mortel.

A l’image de Daniel, voisin de classe que sa différence, trop inconfortable sans doute, a conduit à l’irréparable, ou de ce traducteur de Gaza au look terriblement marqué, obtenant l’exil en Angleterre, pour se voir épinglé d’une nouvelle étiquette : musulman.

C'est l’étoile jaune, le bus de Rosa Parks : d’un côté ce qui est « normal », acceptable, politiquement correct et communément admis, de l’autre, les impurs, les amoraux, les différents ?

Carolin Emcke revendique son amour des femmes, non pas contre l’hétérosexualité, mais parce qu’elle ne gradue pas le désir en fonction des sexes, parce qu’il n’y a pas d’échelle sur laquelle il serait plus légitime, plus digne d’aimer.

Ce sont les mots pour dire le droit à l’indifférence positive, le droit d’être, sans niqqab, ou avec une veste matelassée à paillettes, de s’embrasser dans la rue sans recevoir de l’eau de Javel à la figure, de s’appeler Hapsatou Sy dans le monde nauséabond d’Eric Zemmour, de faire du 56 sans se voir attribuer deux sièges dans un avion. Visibles.

 

Alors oui, Carolin Emcke dit « je désire » …et VISIBLEMENT, ça ne pose pas de problème !

Notre désir - Carolin Emcke
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